À chaque instant qui fait chaque jour différent, je passe en revue ma vie, Je l’explore et je la redécouvre. Des musiques d’aujourd’hui me transportent encore ailleurs comme le faisaient celles d’autrefois, car depuis toujours des voix d’ailleurs me touchent et me parlent : m’entrainant au-delà de leurs langages apocryphes. Sans comprendre un traître mot, j’ai pourtant le sentiment d’en saisir l’essence. Je refuse toute traduction qui ne serait mienne, de peur d’être déçu. Je préfère voyager léger et libre, transporté par le fil de mes nuages pelletés, eux-mêmes échevelés par les fils d’Eole. je suis leur voie fluctuante, en attendant une autre… à l’entrée d’un vortex.
Au début, ce que je percevais me faisait peur car je le concevais porté par des ondes négatives. Ainsi, un jour de juillet 1957, je m’étais assis dans l’herbe du plateau de Berthaucourt qui dominait l’agglomération de Charleville-Mézières. C’était en un temps où aucune autre construction ne le voisinait. Cela faisait 11 ans qu’un mémorial y avait été érigé à l’endroit même où furent fusillés tant de résistants ardennais. Des parcelles de terre, prélevées dans tous les hauts-lieux de la Résistance ardennaise, mais aussi des cendres et des ossements recueillis dans les camps de concentration avaient été déposés dans un cénotaphe au pied du mémorial, et ma méditation s’assoupissant j’ai vu du sang bleu en sortir et entendu des voix supplier. Il m’était doté à ce moment-là de deux yeux et deux oreilles extrasensorielles qui une autre fois dans ma vie m’avaient déjà instruit de ce que d’aucuns ne sauront jamais voir, sauf à pénétrer dans l’autre dimension.
Je suis de ceux qui voient différemment, et je vous avoue que ça n’est pas une faculté que je souhaite aux gens que j’aime. Le grand, le petit, la courbe, la ligne, la couleur, l’ombre et la lumière : tout me prête à percevoir autrement… bien peu de choses échappent à mon regard boulimique. La photographie mentale me permet d’en figer le temps de pause. Ceci me donne celui dont j’ai besoin afin d’examiner la trace qu’il laisse en passant. Je médite sur un paysage ou sur un visage, et c’est alors que le plus petit détail prend toute son importance.
Aujourd’hui, je suis en passe de réaliser l’un de mes plus grands rêves. Celui de terminer un troisième livre roman dans lequel je dévoile une conception du monde que ne savent plus voir nos sens lambda.
Mon but : stimuler ceux de mes lecteurs potentiels.
Pourquoi?
Parce que je suis convaincu que le sentiment d’amour offre le meilleur de ses sens lorsqu’il est éclairé par la lumière des justes.